Page 30 - Bergerac-Duras Mag Connexion n° 10

13 % du vignoble français serait
à l’expression de SFE sont encore mal connus même si l’hypothèse de toxines
les années précédentes. En 2016, l’expé- rience a été renouvelée sur 98 autres ceps
67
touché par leésvimdeanlacdeies .duAbinosiis eptlutôt que de rempl7acer les ceps manifestant
des SFE, des techniques de
l’esca serait en progression
est avancée . Le lien entre les SFE et l’im- portance des nécroses dont celle de type
de cette parcelle, soit un total de 222 ceps sur les 2 ans. Le statut des ceps choi-
une alternative intéressante.
d’esca et le retour en production ont été montant le taux d’échec à 62 %. Le taux
Technique
Regreffage et curetage de ceps atteints d’esca : deux techniques de lutte efficaces
mais délicates à mettre en œuvre
En revanche, les mécanismes conduisant parmi des ceps avec des SFE repérés
régénération du cep ont été remises au goût du jour. Dans notre étude, le regreffage en « chip bud »
ces dernières décennies1. Fussler et
et le curetage ont été étudiés sur des parcelles de Cabernet-Sauvignon, qui est un cépage sensible à
les 2 ans. Le statut des ceps choisis allait d’une légère expression sur un bras du cep une année
IVES Technical Reviews –Template for authors
« amadou », pourriture molle et blanche du sis allait d’une légère expression sur un bois due au champignon Formitiporia me- bras du cep une année seulement à une
al. (2008) dénombrait en moyenne
3,25 % de ceps atteints d’esca. diterranea, a été mis en évidence8,9 8 expression forte plusieurs années consé-
l’esca, âgées de 15 à 20 ans, âge de pleine expression foliaire . Le taux de mortalité directe et
La gestion de ces ceps considérés plutôt que de remplacer les ceps mani- cutives. Aucun cep précédemment noté indirecte, le pourcentage de re-expression d’esca et le retour en production ont été quantifiés.
comme improductifs consiste souvent festant des SFE, des techniques de régé- apoplectique n’a été cureté.
à couper le bras symptomatique ou à nération du cep ont été remises au goût Près de 57 % des ceps sur lesquels le
Le curetage, une technique mortelle pour plus de 50 % des ceps
arracher le cep. Le complant a, dans cet environnement concurrentiel, des
du jour. Dans notre étude, le regreffage en curetage a été tenté n’ont pas survécu à « chip bud » et le curetage ont été étudiés l’opération (Figure 1). En effet, cette der-
Les curetages ont été réalisés à la tronçonneuse, par un prestataire spécialisé, aux printemps 2015 et
difficultés de développement et de
sur des parcelles de Cabernet-Sauvignon, nière est délicate et s’il y a beaucoup de qui est un cépage sensible à l’esca, âgées tissus nécrosés à retirer au cœur du cep,
retour en pro2d0u1c6ti, osno.uDs adnes lcaolnudttiteions chaudes et sèches, sur une parcelle plantée en 1998 dans le Médoc. En
contre l’esca, la régénération
de 15 à 20 ans, âge de pleine expression il est fréquent que leur retrait conduise
2015, le prestataire a choisi 124 ceps 2parmi des ceps avec des SFE repérés les années précédentes. En
des ceps malades semble donc
foliaire . Le taux de mortalité directe et à la mort de ce dernier. Dans les 3 ans
indirecte, le pourcentage de réexpression qui ont suivi, 11 % des ceps sont morts,
2016, l’expérience a été renouvelée sur 98 autres ceps de cette parcelle soit un total de 222 ceps sur
. Ainsi,
quantifiés. de réexpression atteint 16,7 % des ceps ayant survécu au curetage (Figure 1). En
Les symptômes foliaires d’esca Le curetage, une comparaison, le taux de nouvelles expres- apoplectique n’a été cureté. Près de 57 % des ceps sur lesquels le curetage a été tenté n’ont pas survécu
seulement à une expression forte plusieurs années consécutives. Aucun cep précédemment noté
(SFE) sont associés à la présence technique mortelle pour sions de SFE, sur les mêmes années, sur
de nécroses se développant dans le reste de la parcelle est de 18,8 % et le
plus de 50 % des ceps
à l’opération (Figure 1). En effet, cette dernière est délicate et s’il y a beaucoup de tissus nécrosés à
taux de mortalité de 19,2 %10. retirer au cœur du cep il est fréquent que leur retrait conduise à la mort de ce dernier. Dans les 3 ans
le vieux bois du cep. Plusieurs nécroses
ont été identifiées et reliées à différents Les curetages ont été réalisés à la tron- Quelle que soit l’année de réalisation du
agents pathogènes3,4,5. Bien que les çonneuse, par un prestataire spécialisé, curetage, le taux d’échec est important qui ont suivi, 11 % des ceps sont morts, montant le taux d’échec à 62 %. Le taux de re-expression
agents pathogènes soient présents dès la aux printemps 2015 et 2016, sous des et il y a un pourcentage de réexpression
atteint 16,7 % des ceps ayant survécus au curetage (Figure 1). En comparaison, le taux de nouvelles
formation du plant greffé-soudé en pépi- conditions chaudes et sèches, sur une rapide du même ordre de grandeur que nière6, toutes les plaies favorisent la péné- parcelle plantée en 1998 dans le Médoc. les nouvelles expressions sur la parcelle.
expressions de SFE, sur les mêmes années, sur le reste de la parcelle est de 18,8 % et le taux de
tration de ces champignons dans le bois. En 2015, le prestataire a choisi 124 ceps Ce taux est d’autant plus décevant que
mortalité de 19,2 %9.
Figure 1. Évolution du statut des ceps sur 3 ans. A : État des ceps 3 ans après le curetage
(en 2018 pour les ceps curetés en 2015 et en 2019 pour les ceps curetés en 2016), les histogrammes représentent
le pourcentage cumulé des différents états des ceps curetés pour chacune des deux années et les effectifs respectifs
de chaque6état sont mentionnés à droite des histogrammes. B : Évolution des ceps ayant survécu au curetage comparés à la Luque J., Martos S., Aroca A., Raposo R. and GarciaFigueres F., 2009. Symptoms and fungi associated with declining mature grapevine plants in
dynamique de la parcelle, les histogrammes représentent le pourcentage cumulé des différents états des ceps.
northeast Spain. J. Plant Pathol 91: 381-390.
7 Maher N., Piot J., Bastien S., Vallance J., Rey P. and Guérin-Dubrana L., 2012. Wood necrosis in Escaaffected vines: types, relationships and possible
links with foliar symptom expression. J. Int. Sci. Vigne Vin, 46: 15-27. https://doi. org/10.20870/oenoone.2012.46.1.1507
8 Fussler, L., Kobes, N., Bertrand, F., Maumy, M., Grosman, J., and Savary S. 2008. A characterization of grapevine trunk diseases in France from
CONNEXION - VdINatSa DgeEneBrEatRedGEbyRAthCe NETatiDonUaRl AGSra-pDevÉinCeEWMoBoRdED2is0e2a3ses Survey. Phytopa3tho0logy 98: 571-579. https://doi.org/10.1094/PHYTO-98-5-0571 9
Dewasme, C., Mary, S., Darrieutort, G., Roby, J. P., & Gambetta, G. A. (2022). Long-Term Esca Monitoring Reveals Disease Impacts on Fruit Yield