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Dossier Travail du sol
Désherbage mécanique du cavaillon : débuter sur de bonnes bases
Alternative au désherbage chimique, le désherbage mécanique est effi- cace lorsqu’il est bien maîtrisé. Pour cela,
il est nécessaire de prendre en compte plusieurs aspects, pour l’intégrer dans son itinéraire technique, prévoir les moyens pour intervenir efficacement et choisir le matérielle plus adapté à son parcellaire.
Le sol
Il donne des informations concernant le type de stratégie d’entretien du cavail- lon que l’on va pouvoir mettre en place. En effet, sur un sol à tendance argileuse, il est préférable de réaliser un labour léger après vendange. La reprise de l’entretien du cavaillon devra s’effectuer le plus tôt possible en sortie d’hiver.
Lorsque les sols sont légers et filtrants, il faut privilégier un brassage du sol impor-
tant afin de limiter le nombre de passages. Enfin, les sols limoneux sont fragiles et affectés par ce qu’ils ont subi. Il faut éviter l’utilisation d’outils rotatifs qui augmentent
le phénomène de battance.
La topographie
La topographie et en particulier la pré- sence de forte pente et contre-pente est une problématique bien connue de cer- tains viticulteurs. Les risques de ravine- ment et de difficulté à circuler dans ces parcelles après un orage peuvent être fré- quents.
Afin de limiter au maximum ces contraintes, il est judicieux de privilégier une stratégie d’entretien du cavaillon limi- tant les déplacements de terre grâce à un broyage des végétaux. Certains construc- teurs proposent des désherbeuses à fils.
L’implantation du vignoble
L’implantation du vignoble dont l’écar- tement inter-rangs, la longueur des rangs, le dimensionnement des tournières sont des facteurs à prendre en compte lorsque l’on souhaite mettre en place une stratégie d’entretien du cavaillon sans herbicides ef- ficace et durable. En effet, plus la densité de plantation est importante, plus le travail du cavaillon doit être précis, afin d’évi- ter les projections de terre et conserver une bande de roulement stable. De plus, lorsque les rangs sont courts et les tour- nières limitées, le temps de manœuvre en bout de rangs affecte considérablement le temps de travail.
Le mode de conduite
Il peut devenir un facteur limitant lorsque l’on souhaite mécaniser l’entretien du cavaillon. Les jeunes plants doivent être protégés grâce à des tuteurs solides. Les marquants en acier ou en fibre peuvent être utilisés à condition de privilégier des diamètres importants (≥ 10 mm).
Il est important de connaître le position- nement du système racinaire de la vigne. En effet, un système racinaire superficiel va être endommagé par le passage répété des outils interceps. Il peut être judicieux de commencer l’entretien mécanique du cavaillon par un léger buttage. Les équi- pements vont ainsi évoluer dans une zone de terre au-dessus du système racinaire et ainsi le préserver.
Le palissage
Il doit être raisonné pour optimiser le travail des outils interceps. L’angle des pi- quets de bout doit être limité afin de res- treindre les risques d’accrochage ou des zones non travaillées trop importantes. L’espace entre les pieds et les piquets de palissage doit être suffisant pour per- mettre aux outils d’évoluer efficacement.
Quatre grandes familles d’outils
• Les outils de buttage ont pour but de déplacer un volume de terre plus ou moins important sous le rang. Le buttage permet de couvrir des adventices ou bien protéger le système racinaire de la vigne.
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