Page 21 - Bergerac-Duras Mag Connexion n° 04

Dossier Travail du sol
Pétalmatic+ (Boisselet), outil rotatif intercep à trois pales. (crédit photo : C. Gavigilo - IFV)
rester sur des pratiques un peu plus su- perficielles. En situation océanique, avec des printemps assez pluvieux, on peut aussi envisager un équipement avec des brosses rotatives de type épampreuses, qui permettent de gérer un enherbement vigoureux et bien implanté même quand le sol est trop humide et qu’il est souvent compliqué, dans ces cas-là, d’intervenir avec les autres outils de travail du sol. C’est donc un outil complémentaire qui peut être utile.
U.G. : Quelles sont les pistes pour limi- ter les coûts du poste « travail du sol » ?
C.G. : Pour optimiser l’impact écono- mique de ce poste, le principal levier d’ac- tion est de parvenir à favoriser la vitesse de travail. Les outils de désherbage méca- nique intercep ne sont pas très consom- mateurs d’énergie. Si les choses ont été bien anticipées comme on le disait, ces outils travaillent assez peu profondément et sur une surface faible. Ainsi, la consom- mation d’énergie sur ce poste est surtout liée au temps que l’on y passe.
Quand on souhaite faire des écono- mies, il faut donc chercher à réduire ce temps d’intervention. L’économie peut vite devenir très intéressante. En effet, on
peut avoir un outil faiblement consom- mateur, par exemple 5 litres par heure, mais si on passe deux heures et demie par hectare, il en coûte 12,5 litres de car- burant par hectare et par passage. Si on parvient à réduire le temps d’intervention à une heure par hectare, on ne consomme au final que 5 litres de carburant. Pour ga- gner du temps, on optimise, on anticipe pour éviter les situations trop enherbées, on prépare le cavaillon pour faciliter l’ac- tion des outils, on travaille avec des ou- tils passifs et on tente les combinaisons d’outils.
U.G.: Que dire justement de la combi- naison des interventions ?
C.G.: Quand les vignes sont mécani- sables assez facilement, toutes les inno- vations qui permettent de combiner des interventions sont bonnes à prendre. Une des plus répandue est celle entre les outils intercep et la tondeuse. Et même s’il ne faut pas s’attendre à une réduction stricte du temps de travail par deux, cela per- met tout de même d’améliorer le bilan en termes de temps passé, d’organisation et de débit de chantier, et en plus de consom- mation d’énergie. Attention toutefois, les combinaisons d’interventions rendent la conduite plus complexe et nécessitent de trouver un tractoriste habile, qualifié et compétent pour assurer tous les bons ré- glages. Par ailleurs, le travail multi-rangs a aussi récemment fait son apparition dans les vignobles.
U.G. : Concernant le livre que vous avez récemment publié sur la gestion des sols viticoles, y a-t-il un point particulier que vous abordez en lien avec cette question du passage au désherbage mécanique sous le rang ?
C.G. : Le titre de ce livre est « Gestion des sols viticole - Enjeux, Entretien, Mécanisa- tion ». Il s’agit d’une deuxième édition - la première datait de 2014. Bien entendu, il contient un point sur les méthodes de dés- herbage mécanique. Dans cette seconde édition, celui-ci a été actualisé avec l’ajout de nouveautés et d’innovations. On évo- quait à l’instant les temps de travail. Sur ce sujet, on mentionne, par exemple, l’arrivée sur le marché de machine comme Emisol, qui permettent de travailler deux rangs complets en un seul passage. On parle aussi de complémentarité entre outils. Les
brosses aussi ont fait leur apparition de- puis la première édition. On évoque aussi la gestion des déplacements de terre avec l’arrivée des disques émotteurs. En outre, même si cela ne concerne pas unique- ment le travail du sol, on peut aussi men- tionner qu’entre 2014 et 2022, d’autres innovations ont fait leur apparition ou se sont développées. C’est le cas de la robo- tique, du désherbage électrique ou encore des couverts végétaux. Ces derniers, par exemple, étaient simplement mentionnés dans un petit encadré en 2014. Dans l’édi- tion 2022, ils font l’objet d’un paragraphe à part entière.
> Propos recueillis par Marie-Noëlle Charles
Les idées à retenir
• Anticiper en permanence la croisssance des adventices et les interventions
• Envisager de passer une première fois juste après les vendanges
•Observer la flore (taux de couverture, type de flore...)
• Alterner les outils pour bien gérer les dé- placements de terre
• Privilégier la vitesse de travail pour limiter les coûts
• Surveiller les innovations
• Assister aux plateformes de démonstra- tion de matériel
21 CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - MAI 2023
L’ouvrage
« Gestion des sols viticoles », sous la direction de Christophe Gaviglio (IFV) est édité par France Agricole.