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 Dossier Travail du sol
Se lancer dans le désherbage mécanique sous le rang
  Comment définir le cycle du désherbage mécanique ? Quels outils choisir ? Comment optimiser les interventions mécaniques ? Autant de questions
que se posent les viticulteurs qui souhaitent se lancer dans le désherbage mécanique sous le rang. Christophe Gaviglio, ingénieur mécanisation du vignoble à l’Institut Français de la Vigne et du Vin (IFV) et auteur d’un ouvrage sur la gestion
des sols viticoles, répond à ces questions.
Crédit Photo : CA33
 Union Girondine : Pouvez-vous présen- ter ce que vous appelez le cycle du dés- herbage mécanique ?
Christophe Gaviglio : L’idée importante à retenir quand on se lance dans le dés- herbage mécanique, c’est qu’il ne s’agit pas d’une stratégie bornée dans le temps, commençant au mois de mars pour s’ar- rêter en juillet ou en août. C’est pour cela que j’évoque plutôt l’idée d’un cycle avec des opérations ayant des conséquences d’une année sur l’autre.
En partant de cette idée, on comprend que le raisonnement démarre après les vendanges. Bien entendu, à cette époque de l’année, il n’y a plus d’enjeu agrono- mique à se préoccuper du désherbage mais c’est justement le moment où l’on peut bien démarrer pour assurer la suite. En effet, si on veut être prêt pour reprendre correctement les sols au printemps sui- vant, ce qui est assez crucial, c’est effec- tivement après les vendanges que l’on peut préparer un petit cavaillon. Celui-ci sera alors bien formé pour que les outils puissent évoluer facilement et sans perte de temps au printemps suivant.
D’une façon générale, l’idée à retenir est qu’il faut chercher à anticiper en perma- nence face à l’évolution de la croissance des adventices et à celle du cavaillon pour que cette petite butte de terre que l’on fait sur le rang soit toujours maintenue dans un état favorable au travail du sol.
On peut ainsi être amené à intervenir aussi en début de saison à la sortie d’hi- ver, en gros mi-février si c’est possible. À ce stade, même si n’est toujours pas dans le désherbage à proprement parler car l’herbe n’a pas encore poussé, il s’agit plutôt de souffler le sol, toujours pour le préparer. Éventuellement, si le cavaillon s’est affaissé, on le bute à nouveau légè- rement pour assurer cette bonne prépara- tion au désherbage, qui démarre vraiment en avril-mai.
U.G. : Comment choisir ses outils ?
C.G.: Il n’y a pas d’outil idéal pour une intervention donnée. À chaque fois, il faut regarder dans quel état se trouve le ca- vaillon, voir s’il est un peu formé ou s’il est trop à plat, se demander si on a besoin de renvoyer de la terre sous le rang ou si au contraire on a besoin de sortir de la terre. En fonction des réponses à ces questions, on choisit l’outil le plus approprié.
S’il s’agit de sortir de la terre du cavaillon pour avoir un gros impact, on utilise une décavaillonneuse, mais si on a besoin de chausser plus ou moins, parce que l’on n’a pas buté le cavaillon après les vendanges, on utilisera des disques émotteurs ou des disques de chaussage, voire des socs de chaussage. Si, en revanche, le cavaillon a déjà été bien reformé après les ven- danges, on peut alors utiliser une lame bineuse pour éclater ce cavaillon et le dé-
faire un peu. L’idée est d’alterner les outils, entre d’un côté ceux qui ont tendance à fragmenter le sol sur le cavaillon, car c’est la fragmentation qui donne le désher- bage, et de l’autre ceux qui, au contraire, permettent de ramener de la terre sous le rang pour le conserver dans un état favo- rable aux prochains passages des outils.
Ensuite, pour tout ce qui concerne les opérations d’entretien, c’est-à-dire le bi- nage et la fragmentation, on utilise des lames ou des houes rotatives et les outils de binage passif de type « doigts Kress ».
U.G.: Vous parlez de l’importance de l’anticipation mais aussi de l’observation. C.G.: Bien sûr, l’observation est aussi très importante. Sans se lancer dans des notations très précises ou des comptages, on a intérêt à combiner des observations sur le taux de recouvrement du sol par les adventices et sur le type de flore présente (dominance de graminées ou de dicotylé- dones) aux différentes périodes de l’année et aussi sur l’évolution de cette flore au cours de la saison. Cela permet justement d’anticiper un peu mieux les interventions
à venir.
Quand on risque de voir apparaître une
couverture de graminées en sortie d’hiver, on sait qu’il ne faut pas attendre trop long- temps au printemps pour intervenir. Le ta- pis racinaire des graminées peut en effet devenir rapidement très important, ce qui
19 CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - MAI 2023














































































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