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 Le directeur général de l’OIV
a fait le point sur la production mondiale de vin 2022 et l’état du marché dans le monde.
Les effervescents connaissent un succès incroyable. Mais plusieurs bassins viticoles
(axés sur le rouge) en Europe souffrent. L’arrivée de l’inflation augmente les coûts de production, de distribution.
La hausse globale des prix sera un frein à la consommation, et favorise la premiumisation.
Pau Roca, directeur général de l’Orga- nisation Internationale de la Vigne et du Vin présenté les chiffres 2022 lors
d’une conférence de presse le 20 avril.
Superficie de production. Il en ressort une superficie de production mondiale stable avec 7,3 millions d’hectares de vigne. La surface de production baisse régulièrement depuis 20 ans.
Selon l’OIV, la superficie de production de la Chine se situerait autour de 785 000 hectares, soit l’équivalent de la France (mais avec une part importante consacrée au raisin de table).
Estimation de production 2022. L’OIV estime le volume de production à 258 mil- lions d’hectolitres. Un chiffre au-dessus de la moyenne des 20 dernières années. La production mondiale est concentrée à 53 % en volume sur l’Italie, la France et l’Espagne. Et huit pays assurent 78 % de la production (Italie, France, Espagne, USA, Argentine, Australie, Chili, Afrique du Sud). La production de la Chine est estimée à 4,2 millions d’hectolitres selon l’OIV (soit -29 % par rapport à 2021).
Consommation de vin. Après un pic de consommation en 2007 à 250 millions d’hectolitres, la consommation a chuté de-
La consommation de vin dans le monde (en volume) régresse. Mais les valeurs à l’export augmentent. (Chiffres OIV)
Économie
Marché mondial : record de valeur à l’export mais l’inflation vient gripper les marchés
    CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - MAI 2023 16
puis cinq ans et est estimée à 232 millions d’hectolitres en 2022. L’espace de consom- mation est concentré. L’Europe à elle seule assure 48 % de la consommation mon- diale. La chute est marquée puisqu’elle as- surait 60 % de la consommation mondiale voici 20 ans. Cinq pays assurent la moitié de la consommation mondiale : Usa (15 %), France (10 %), Italie (10 %), Allemagne (8 %) et Royaume Uni (6 %).
En 2022, trois pays, pour des raisons très différentes ont enregistré de fortes baisses de consommation : la Chine -16 %, la Belgique, -14 % et le Brésil, -13 %.
À l’échelle mondiale, 46 % des vins consommés sont importés. Le volume de vins exportés se situe autour de 107 mil- lions d’hectolitres en 2022 (-5 % sur un an). Il était de 60 millions en 2000. Ce qui montre la hausse régulière sur un quart de siècle. L’Italie et l’Espagne sont les grands vainqueurs sur les exportations (plus de 21 millions d’hectolitres chacun).
En 2022, malgré un volume en léger repli, la valeur contenue de croître, avec un record enregistré à 37,6 milliards d’eu- ros (+9 % en un an). En valeur, la France est largement devant ses concurrents (12,3 milliards d’euros, devant l’Italie, à 7,8 milliards d’euros.)
Le double effet de l’inflation
À l’échelle mondiale, seul le vin efferves- cent gagne aujourd’hui des parts de mar- ché, tant en volume (+5 %) qu’en valeur (+15 %), d’autres couleurs ayant du mal à sortir des chais, tel que le vin rouge. « Pour une partie du vignoble, cela signifie s’adap- ter, changer les repères dans la production, mais surtout essayer de changer pour re- trouver des consommateurs. Il faut faire preuve d’imagination, estime Pau Roca. Pourquoi ne pas faire d’autres vins avec le rouge, comme les effervescents qui en ce moment trouvent leur marché. Mais ce n’est pas à l’OIV de donner des directives. »
Les projections économiques dans les deux ans à venir sont assez chaotiques car les incertitudes restent nombreuses. Cependant, les effets de l’inflation des mois passés et d’aujourd’hui ont eu des réper- cussions sur de nombreux produits, de la vigne à la bouteille. « Ce qui engendre une hausse mécanique des vins sur le marché. Le consommateur, dans cette situation, a tendance à limiter sa consommation et à la premiumiser. Et cette montée en gamme est très différente d’un pays à l’autre. »
> E.D.












































































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