Page 9 - Bergerac-Duras Mag Connexion n° 01
P. 9

 resté exceptionnellement sec et chaud avec un épisode caniculaire durable. Des orages au 14 août ont interrompu cette période. Ils ont apporté de 15 à 37 mm de pluie grâce aux orages. La phénologie Des accidents climatiques ont marqué le millésime 2022 : gel de printemps, grêle, puis canicule et sécheresse, avec des impacts notables sur la phénologie de la vigne et une hétérogénéité très marquée des stades de maturité des raisins. Le débourrement a démarré fin mars, dans une période conforme à une année classique. L’épisode gélif qui a suivi, en pleine période de débourrement (50 % des bourgeons au stade B « bourgeon dans le coton »), a eu pour conséquence un débourrement languissant et une évolution très hétérogène des stades phénologiques sur les parcelles touchées par le gel. Enfin, des températures plutôt élevées pour la saison ont accéléré l’évolution phénologique de la vigne. La floraison a démarré tôt, avec une mi-floraison au 28 mai, juste avant les pluies de juin. Le secteur de Montravel, globalement moins affecté par l’épisode gélif, a vu une homogénéité d’évolution des stades phénologiques plus marquée que sur les autres secteurs du vignoble du Bergeracois. Quant aux parcelles touchées par la grêle, elles ont subi un coup d’arrêt en pleine période de croissance végétative, ce qui a généré une importante hétérogénéité. Les premières baies vérées ont été observées sur des parcelles précoces dès le 13 juillet, mais la progression de la véraison a été lente en raison des conditions chaudes et sèches. Le début véraison s’est généralisé autour du 27 juillet pour une mi-véraison au 4 août. La sécheresse estivale, avec des pics de températures caniculaires (du 11 au 18 juillet, le 24 juillet, du 1er au 4 août, puis du 8 au 13 août) a engendré un stress thermique et hydrique qui a perturbé la maturation des raisins, en particulier sur les jeunes vignes et celles qui poussent sur des sols à faible réserve d’eau (sols superficiels ou sableux). Une situation sanitaire saine Heureusement, les conditions sèches ont été peu favorables aux maladies comme le mildiou ou le black-rot. Même si les pluies du mois de juin ont été propices à des contaminations, ces conditions favorables sont intervenues après la floraison. La réactivité des vignerons a permis de contenir la progression des maladies fongiques. Quelques altérations de vendanges sont à déplorer dans certaines situations particulières de parcelles sensibles, comme la proximité de friches, ou la présence de sols humides. Au niveau des ravageurs, la situation a été bien contrôlée, et les populations de cicadelles vertes ont été modérées durant la campagne. Concernant les tordeuses de la grappe, la pression de 2° génération a été plus importante sur le secteur de Montravel. Sur le secteur du vignoble, la pression de seconde génération a été faible, avec un démarrage de la 3° génération d’eudémis qui a nécessité d’être surveillée de près. > Nelly Fray Actualité  Gel dans le vignoble de Bergerac et Duras  Un gel printanier dévastateur Un fort épisode de gel printanier a touché la Dordogne et le Lot et Garonne durant quatre nuits consécutives du 2 au 5 avril. D’abord advective (« gelée noire »), puis de type radiatif (gelée blanche), ce gel d’avril a produit d’importants dégâts du fait de l’avancée du vignoble (stade « bourgeon dans le coton », voire « pointe verte » selon le Bulletin de santé du végétal (BSV) de Nouvelle Aquitaine du 5 avril 2022). Des dégâts uniformes, avec des températures de destruction de la végétation enregistrées partout dans le vignoble. Tous les bourgeons qui étaient « sortis » (stade « pointe verte »), voire plus avancés encore, ont été entièrement détruits. Les bourgeons dans le coton ont eux aussi subi des dommages importants, et, selon les cas, détruits dans une fourchette à plus de 50 % du vignoble, voire 85 % dans les parcelles les plus avancées dans leur développement. Cet épisode a été très marquant pour le millésime. Durant toute la campagne, un rattrapage progressif en terme quantitatif a été constaté, les contre-bourgeons épargnés ayant été productifs. Mails cet accident climatique a produit d’importants décalages phénologiques, au sein des parcelles, parfois même sur le cep, qui ont compliqué la récolte.  9 CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - FÉVRIER 2023 


































































































   7   8   9   10   11