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S’assurer ou se protéger ? À l’occasion de leur “journée filière”, les vins de Bergerac Duras ont évoqué la stratégie à adopter face aux risques climatiques. Se protéger ou s’assurer ? Les Vins de Bergerac Duras réunis ont tenté de répondre à ce dilemme lors d’une table ronde de leur journée filière, lundi 16 janvier. À l’heure où les aléas climatiques se succèdent voire se cumulent, impossible d’éviter la question d’anticiper les dommages via une assurance. Daniel Duperret, viticulteur, expert foncier et fondateur de l’Adelfa 24 (Association départementale d’étude et de lutte contre les fléaux atmosphériques), se prononce en faveur de l’assurance. D’autant que, comme le précise Mathieu Besoli, conseiller d’entreprise à la Chambre d’agriculture de Dordogne, le seuil de déclenchement et le taux de subvention ont été ajustés. Il faudra donc déclarer 20 % de pertes désormais (contre 30 % avant) pour pouvoir prétendre à une aide passée de 65 à 70 % aujourd’hui. Pour les viticulteurs assurés, cela signifie que, de 20 à 50 % de pertes, l’assurance privée se déclenche. Au-delà de 50 %, « c’est le fonds national de solidarité qui prend en charge l’indemnisation ». Aujourd’hui, 30 % des viticulteurs sont assurés. « À 200 ou 250 euros /ha, on comprend que tout le monde ne puisse pas le faire », ont souligné certains. Le choix du collectif La stratégie de protection est d’autant plus efficace qu’elle est collective. L’Adelfa 24 a mis en place un réseau de dispositifs anti-grêle dans le vignoble du Bergeracois. En tout, 27 postes ont été installés avec l’aidefinancièreduConseildépartemental et des intercommunalités du Bergeracois. « Le but est d’ensemencer le nuage en acétone. Les sels microscopiques vont attirer les cristaux d’eau et déclencher l’averse. Cela donne des grêlons plus petits, moins froids. Donc, on n’élimine pas la grêle, on la réduit », explique Daniel Duperret. Les postes anti-grêle protégent non seulement les viticulteurs situés directement sur la zone de l’orage mais aussi ceux des alentours. « L’orage avance entre 30 et 60 km/h. Nous, ceux qui nous protègent, ce sont les Landais. » La seule réponse individuelle serait les filets et encore... Au bout d’un certain poids de grêlons, ils s’effondrent et causent parfois davantage de dégâts. Quant aux tours à vent ou tours antigel, 57 installations maillent aujourd’hui la Dordogne avec un rayon d’action de cinq à six hectares. Une protection qui aurait ses limites car elle deviendrait aléatoire à partir de - 4 °C à - 5 °C. « En 2022, où nous avons pris le gel, la grêle, la sécheresse. L’assurance multirisques a montré son intérêt»,afaitremarquerÉricChadourne, président de l’IVBD. > Nelly Fray Actualité Mathieu Besoli, Daniel Duperret, Jean-François Gazard-Maurel, Cathy Lourtet et Cécile Lelabousse lors de la Journée Filière le 16 janvier 2023 11 CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - FÉVRIER 2023