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Fiche technique N°192 - Décembre 2024
L’IFV, vos références techniques
Mildiou 2024 :
un fléau tenace et difficile à enrayer !
Le bulletin hebdomadaire mis en ligne sur l’extranet de bordeauxconnect.fr a pour objectif d’apporter aux professionnels toutes les informations nécessaires et vous accompagner dans votre stratégie de protection contre les maladies cryptogamiques. Vous y trouvez : météorologie, point sur le vignoble, informations sanitaires modélisées, préconisations de lutte. Cette fiche fait une synthèse des informations produites pour la campagne 2024.
> 2023-2024 : Automne, hiver et début de printemps chaud, plus frais ensuite. Pluies, forte humidité et températures douces durant la période végétative. En bref, un cocktail détonant...
Interprétation du profil :
Pour les températures (T), plus la couleur tire vers le rouge, plus T est élevée et au-dessus de la normale. Plus elle tire vers le bleu, plus elle est en dessous de la normale.
Pour la pluie et les hygrométries (U), la couleur rouge est indicatrice d’un temps plus sec que la normale et le bleu plus humide. Plus la couleur est intense, plus l’écart avec la normale est fort.
Figure 1 : Profil climatique de 2024 par rapport à la normale (1992-2023) Bordeaux-Mérignac (Météo France)
Le cumul total de pluie en 2024 a atteint 1 386 mm (Bordeaux- Mérignac - source Météo France), soit 150 % de plus que la normale trentenaire ! En mai, des fréquences de pluie très élevées sont observées (près de 3/4 des jours ont été pluvieux). Elles se caractérisaient souvent par des séquences de jours de pluie ininterrompues, atteignant parfois une semaine. En juin, des cumuls élevés s’y associaient, notamment vers le 20 juin.
L’hygrométrie (U) reste une information importante. Elle permet de définir le point de rosée et les durées d’humectation. L’eau libre présente sur le végétal est un facteur essentiel pour les repiquages, notamment du mildiou.
Pour cette campagne 2024, l’hygrométrie moyenne est proche de la normale. Les minimale et maximale sont globalement plus élevées que celles observées sur 30 ans. Les risques d’humectation du feuillage et de la récolte sont élevés durant toute la période végétative.
Les températures (T) sont majoritairement plus élevées durant l’automne 2023 et l’hiver 2024 que celles de la normale.
Mai et juin sont plus frais (15 °C) en moyenne et l’été globalement plus doux (20,9 °C).
> Mildiou omniprésent sur le réseau de témoins non traités (TNT) !
Si les conditions climatiques de ce millésime diffèrent de celles antérieures, il n’en demeure pas moins que les difficultés sanitaires de cette année se différencient peu des précédentes... Une particularité de ce millésime a été un débourrement plus précoce, vers la mi-mars, notamment sur des sols chauds (graves et/ou sable). Le black-rot a été détecté sur le feuillage début mai, à un stade phénologique un peu plus avancé qu’à l’accoutumée, mais n’a globalement pas généré de dégâts. Comme en 2023, le mildiou a été très présent et a sollicité encore une fois toute l’attention de la filière, notamment fin mai et en juin. La phase d’expansion territoriale et de développement interparcellaire de ce champignon
a été hétérogène : les 1ers foyers importants du Bordelais ont été observés dans les vignobles riverains de la Garonne et dans le Libournais fin avril. 2024 appartient à nouveau à la catégorie des millésimes où la pression du mildiou a été la plus forte (figure 2). La vitesse de destruction totale de la récolte sur les parcelles témoins (figure 3) illustre le niveau de pression. La précocité de ce phénomène, début juin pour les 1res parcelles, et la proportion de parcelles concernées, mi-août, caractérisent la virulence du mildiou de l’année de 2024, qui est la plus forte de cette décennie.