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 Fiche technique N°182 - Janvier 2024
L’IFV, vos références techniques
 Prévention en viticulture ou Prophylaxie
 Actuellement, 80 % des intrants phytosanitaires appliqués en viticulture ciblent les maladies fongiques. La prophylaxie est une solution agroécolo- gique, naturellement évoquée par les acteurs de la filière pour lutter contre ces bioagresseurs en limitant l’usage des pesticides. Ce mode d’interven-
> La prophylaxie, c’est quoi ?
La prophylaxie regroupe tous les choix, de la plantation jusqu’à la conduite du vignoble, qui sont susceptibles d’empêcher l’installation de bioagres- seurs, de réduire leur propagation ou de les réguler. Elle doit être réalisée préalablement à une application phytosanitaire afin d’en garantir ou d’en améliorer son efficacité.
tion, sous forme de lutte préventive, est parfois mal défini et sa réalisation mal exécutée. Cette fiche vous propose de mieux cerner les principaux points qui caractérisent une action prophylactique en viticulture.
Elle permet d’améliorer la gestion des bioagresseurs quels qu’ils soient : agents pathogènes (maladies fongiques, virales ou bactériennes), rava- geurs, vecteurs de certains agents et enfin adventices concurrentielles.
> Quels sont ses champs d’application ?
 Figure 1 : Repérage des zones d’intervention (source : Marc Vergnes-IFV Nouvelle-Aquitaine)
> Sur quoi joue la prophylaxie ?
Hormis les adventices, les bioagresseurs sont très dépendants des condi- tions microclimatiques. La prophylaxie joue sur la vigne elle-même mais aussi les facteurs qui l’environnent : l’eau, la température, l’air, la lumière et le sol (figure n° 2). Lors de la réalisation d’une action prophylactique, les conditions initiales sont modifiées pour les rendre plus difficilement sup- portables par les bioagresseurs ciblés, que la vigne soit un simple support pour la reproduction ou une source d’alimentation.
Les facteurs modifiant ces conditions ont plus ou moins d’impact :
• L’eau libre agit sur les capacités contaminatrices des maladies cryptoga- miques et la reproduction, notamment des tordeuses de la grappe.
• La température joue à la fois sur le développement des bioagresseurs, mais également sur celui de la vigne. En effet, dans des conditions de
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températures favorables, sa pousse peut être accélérée et sa sensibilité augmentée en raison de l’absence de protection des organes néoformés.
La lumière limite le développement mycélien de l’oïdium mais aussi l’ac- tivité de certains ravageurs fuyant la chaleur émise par le rayonnement (par exemple les acariens).
L’air, notamment le vent, assèche plus rapidement le végétal et perturbe le développement des bioagresseurs. Il peut également être une source facilitatrice de nouvelles contaminations par la condensation de l’eau qu’elle apporte (l’hygrométrie).
Le sol qui, par ses caractéristiques chimiques et structurelles, est déter- minant pour le développement des adventices.
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CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - JANVIER 2024
Sa mise en pratique est possible :
• sur l’environnement immédiat
de la culture (tournières, haies, etc.) ;
• sur la vigne proprement dite (implantation de la parcelle,
mode de conduite, travaux en vert, etc.) ;
• au niveau de l’organisation des chantiers et des techniques utilisées.






































































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