Page 12 - Bergerac-Duras Mag Connexion n° 07
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 vignerons qui m’ont soutenu par du prêt de matériel, des conseils. »
Les bouteilles standards favorisent le réemploi
Et aujourd’hui que cette activité est lan- cée, des imprévus obligent à l’adaptation de la production. Premiers constats : « Les vins à valeur ajoutée s’appuient sur des bou- teilles plus chères et souvent plus lourdes. » Tandis que les vins d’entrée ou cœur de gamme utilisent des bouteilles moins onéreuses, mais d’une très grande variété. « Plus on pourra standardiser les bouteilles, et plus le réemploi sera facile » signale An- nie Le Deunff. Sauf que cela va à l’encontre des spécialistes du marketing qui cherche à différencier la bouteille sur le linéaire de la grande surface. « Pour que le réemploi de bouteilles puisse s’opérer, observe Annie Le Deunff, il faut des modèles standards, cela permet de répondre à un traitement indus- triel des bouteilles. »
Robert Cornec, qui s’est investi dans la partie technique de Luz Environnement
UN ACCIDENT EST TOUJOURS PLUS GRAVE QUAND IL IMPLIQUE UN ENGIN AGRICOLE
découvre le métier depuis quelques mois, et est surpris « par le nombre de bouteilles bordelaises différentes. Quand vous avez en main une bouteille bordelaise, vous pensez qu’elle est standard, mais pas du tout. Cette variation de diamètre, de hauteur, de couleur est importante. » (Rien que Verallia par exemple affiche près de 50 modèles de bouteilles bordelaises de 75 centilitres à son catalogue). Sauf que la moindre diffé- rence de diamètre ou de hauteur crée des irrégularités au stade de la palettisation, et oblige à des corrections manuelles, qui vont à l’encontre d’un traitement industriel et automatisé.
Par chance, Luz Environnement peut s’appuyer pour certains renforts manuels et ponctuels avec l’Esat de Verdelais.
L’entreprise est donc pionnière en France dans cette opération industrielle de nettoyage des bouteilles. L’expérience qu’elle engrange va compter dans les pro- jets de consignes qui vont être imposés par le gouvernement dans les deux ans à venir. C’est ce qu’a annoncé la secrétaire
d’État Bérengère Couillard le 21 juin der- nier (avant le remaniement ministériel).
Sur ce point, Annie Le Deunff patiente.
« La mise en place de la consigne com- porte trois points marquants : la logistique, le nettoyage des bouteilles (ou bocaux de- main) et l’immobilisation financière dans la phase de stockage. »
En termes d’émission carbone, les en- jeux de la consigne sont importants, sauf que les marges de cette activité sont faibles (surtout quand les coûts de col- lecte sont élevés). Dans le même temps, la grande distribution utilise des millions d’euros pour fidéliser ses clients. Si de- main, la consigne participe à cette fidélisa- tion par des bons d’achat à utiliser le jour même, elle alimente le cercle vertueux du réemploi. Et selon Annie Le Deunff, « c’est par des implantations de proximité comme celle que nous avons créée à Verdelais que nous pourrons répondre à la demande de réemploi et participer à la décarbonation de la filière. »
> Emmanuel Danielou
CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - SEPTEMBRE 2023 12
Économie
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