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 Absence de contrainte hydrique
Contrainte hydrique faible
Contrainte hydrique modérée
Contrainte hydrique modérée à sévère
Contrainte hydrique sévère
< -26
-25 à -26
-24 à -25
-23 à -24
> -23
< -27,7
-26,7 à -27,7
-25,7 à -26,7
-24,7 à -25,7
> -24,7
> -0,6
-0,6 à -0,9
-0,9 à -1,1
-1,1 à -1,4
< -1,4
> -0,2
-0,2 à -0,3
-0,3 à -0,5
-0,5 à -0,8
< -0,8
Technique
   δ13C du moût de raisin (‰)
  δ13C du vin ou de l'eau de vie (‰)
   Potentiel tige
le plus négatif de la saison (MPa)
   Potentiel de base le plus négatif de la saison (MPa)
      Tableau 1. Valeurs seuils correspondant à des niveaux de contrainte hydrique du δ13C mesuré dans le moût, le vin ou l’eau de vie, en comparaison avec des seuils du potentiel tige et du potentiel de base.
correspond à une différence de ~0,2 MPa (soit 2 bars) de la valeur du potentiel hy- drique de tige minimum mesuré au cours de la saison (Brillante et al., 2020).
Mise en œuvre pratique de l’évaluation
de l’état hydrique
de la vigne avec le 13C
La mesure du δ13C est effectuée sur des échantillons de moût de raisin prélevés entre trois semaines après la mi-véraison et la récolte. Les échantillons sont prépa- rés par centrifugation, suivie du pipetage d’une quantité précise de moût dans une petite capsule en étain, puis envoyés à un laboratoire équipé d’un spectromètre de masse isotopique pour l’analyse.
Il est possible de congeler une fraction du moût prise sur des contrôles de ma- turité classiques pour préparer l’échantil- lon plus tard, et ainsi réaliser l’analyse en décalé par rapport au pic d’activité des laboratoires. Le laboratoire qui prépare l’échantillon à analyser peut être différent de celui qui fait l’analyse.
La combinaison avec des prélèvements réalisés pour d’autres analyses est un gain de temps et d’argent. Toutefois, même si seulement une petite quantité de jus (+/- 5 μL) est nécessaire pour les ana- lyses et peut être pris sur un échantillon du contrôle de maturité, ces échantillons doivent être représentatifs des vignes ou des parcelles étudiées. Une des limites ac- tuelles de la mise en œuvre de la mesure du δ13C est le nombre restreint de labora- toires qui proposent cette analyse, même si leur nombre est en augmentation.
La signature δ13C du sucre de raisin est conservée dans l’éthanol du vin, bien que la fermentation induise un décalage
de +1,7‰ (Gowdy et al., 2022 ; Tableau 1). Par conséquent, l’analyse δ13C peut éga- lement être effectuée sur le vin afin de connaître a posteriori l’état hydrique de la vigne qui a produit le vin étudié (Picard et al., 2017 ; Martin et al., 2020). Il devient ainsi possible de connaître l’état hydrique de la vigne pour une série d’années, ce qui per- met de faire le lien entre l’intensité de la contrainte hydrique et la qualité du millé- sime, ou la composition du vin.
Applications de la mesure
est en relation avec la réserve utile du sol et ces cartes sont de véritables outils pour connaître le fonctionnement du terroir (Fi- gure 1B). De ce fait, sur une propriété, les zones avec une contrainte hydrique plus forte ou plus faible sont les mêmes tous les ans, même si l’intensité de la contrainte hy- drique varie en fonction de la climatologie du millésime. Il n’est donc pas nécessaire de réaliser ce type de carte tous les ans.
Ces cartes de l’état hydrique de la vigne sont très utiles pour affiner le choix du ma- tériel végétal et les stratégies de gestion technique. Dans les zones sèches du do- maine de la Figure 1, il est recommandé d’utiliser des porte-greffes résistants à la sécheresse pour éviter un stress hydrique excessif. Dans les zones sans contrainte hydrique, la qualité du vin peut être affec- tée par une disponibilité excessive de l’eau et peut être améliorée par la mise en place d’un enherbement concurrentiel.
Au niveau intra-parcellaire, la cartogra- phie de l’état hydrique de la vigne avec le δ13C peut être intégrée dans une approche de viticulture de précision, notamment pour expliquer la variabilité spatiale de la vigueur de la vigne ou des composés phénoliques du raisin (Brillante et al., 2020). Lorsqu’il est mesuré sur le vin (voir les seuils d’interpré- tation spécifiques, Tableau 1), le δ13C per- met de retracer l’état hydrique de la vigne qui a produit le vin. Cela peut être utilisé pour étudier l’effet de l’état hydrique de la vigne sur les paramètres liés à la qualité, comme les arômes (Picard et al., 2017).
Limites de l’évaluation de l’état hydrique
de la vigne avec le 13C
Le δ13C représente l’état hydrique de la vigne pendant la période d’accumulation du sucre dans le raisin. Il ne permet donc
de l’état hydrique de la vigne avec le
13C
Le δ13C est un indicateur intégratif de l’état hydrique de la vigne pendant la pé- riode de chargement en sucre du raisin, qui s’étend approximativement d’une semaine avant la mi-véraison à trois semaines après la mi-véraison. Cette période correspond, dans la plupart des cas, au mois d’août, une période clé durant laquelle l’état hydrique de la vigne peut affecter le potentiel de ren- dement et la qualité du vin.
L’état hydrique de la vigne, qui varie en fonction de paramètres climatiques et de la réserve en eau du sol, est un élément clé pour comprendre le fonctionnement des terroirs viticoles. Le δ13C est un indi- cateur facilement accessible pour intégrer ce paramètre dans les études sur le sujet. Comme il est peu coûteux (entre 20 et 30 €HT/échantillon), il peut également être utilisé pour évaluer l’impact des pratiques de gestion du vignoble sur l’état hydrique de la vigne (utilisation de couverts végé- taux, travail du sol, effeuillage...) ou pour cartographier l’état hydrique de la vigne à l’échelle de la parcelle ou d’un domaine vi- ticole (van Leeuwen et al., 2009, Figure 1A). Logiquement, l’état hydrique de la vigne
29 CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - JUILLET-AOÛT 2023














































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