Page 9 - Talence CitéMag - Novembre 2020

Plusieurs générations sous un même toit
L’habitat partagé permet aux générations de se loger, de vivre ensemble, de rompre l’isolement fléau de notre société. Une nouvelle approche de la vie en société pour laquelle Talence entend prendre toute sa part.
Et si on vous proposait de vivre ensemble ? Conjuguer accès au logement et lien social n’a rien de nouveau dans l’idée mais il faut bien avouer que les démarches innovantes se font trop rares en la matière. Sauf peut-être à Talence où le CCAS multiplie les projets d’habitat favorisant toutes les mixités : jeunes et seniors, personnes en difficulté et étudiants... avec l’idée de développer des lieux où pourraient se créer du lien de vie, de l’entraide et des échanges. Cette démarche permet également de développer une offre de logements à loyer très modéré. Elle est portée conjointement par trois élues : Isabel Madrid, adjointe au Maire en charge des solidarités et de la petite enfance, Hélène Micoine, conseillère municipale déléguée au logement et Josiane Desguers, conseillère municipale déléguée à la promotion des liens intergénérationnels. Deux projets sont déjà réalisés et deux autres vont voir le jour.
UN APPARTEMENT PARTAGÉ À CRESPY
Afin de développer un projet d’habitat partagé, le CCAS a tout simplement loué un appartement de trois chambres à
Domofrance où résident une personne retraitée, une senior encore en activité et une étudiante en droit. Si chacune a bien sûr sa chambre, les trois partagent à l’envi salon, cuisine, buanderie, ménage et... programme télévisuel !
UNE NOUVELLE RÉSIDENCE À BEL AIR
Le deuxième projet, qui lui aussi est déjà opérationnel (et sur lequel « Talence CitéMag » a déjà consacré son attention) a pu se développer dans le cadre de la rénovation de la résidence
FADOUA ET SES NOUVELLES AMIES
autonomie Bel-Air. Le CCAS
et le bailleur Enéal ont réservé trois des cent appartements pour des étudiants de l’Institut régional du travail social (IRTS) qui en échange, proposeront des heures de bénévolat chaque semaine à l’intention des autres pensionnaires qui ont l’âge de leurs grands-parents.
VIE DE CHÂTEAU ET PENSION DE FAMILLE POUR BIENTÔT
Deux autres projets verront le jour et étofferont cette offre dans les mois qui viennent. Le premier est lié à la réhabilitation du château Gardères en partenariat avec « Habitat et humanisme », association qui lutte contre l’exclusion et l’isolement des personnes en difficulté via le logement. Le Maire va en effet bientôt remettre les clés de ce joyau patrimonial pour un euro symbolique afin que l’association réalise une résidence bigénérationnelle destinée à des personnes âgées à faible revenus et trois étudiants aux revenus tout aussi modestes. Là, chacun aura son appartement mais également des espaces de vie collective.
Dans le même esprit, Habitat et Humanisme a acquis une partie d’une grande maison dans le quartier de Thouars afin d’y créer une pension de famille qui pourra accueillir une vingtaine de personnes en difficulté et trois étudiants de l’IRTS. L’animation sera assurée par les bénévoles de l’association, l’autre originalité du projet étant que les actuels propriétaires, ayant gardé une partie du bien, en seront les voisins.
Âgée de dix-huit ans seulement, Fadoua Zouhal est actuellement en licence de droit à l’Université de Bordeaux. Installée à Talence, elle y a longtemps cherché un logement avant de prendre connaissance, grâce à ses parents, du dispositif d’un appartement de trois chambres distinctes (mais aussi deux salles communes, une cuisine-salon- salle-à-manger et une salle de bains) permettant un habitat intergénérationnel dans la résidence Crespy. Elle se porte candidate et, retenue, s’installe dans ses nouveaux meubles dès le mois de septembre.
Elle fait donc la connaissance de Monique et Marie-France, ses deux colocataires, personnes d’un certain âge, mais encore en activité ou en semi-activité. Si chacune vaque à ses propres affaires ; des liens se sont tissés entre elles en peu de temps à travers les générations, des liens d’affection et d’amitié. De ce fait, la jeune femme espère que cette solution de logement (pratique pour elle en plus, car pas très éloignée de sa faculté) restera pérenne, ainsi bien sûr que se renforceront les liens en question avec ses nouvelles amies.
SOLIDARITÉ
TALENCE CITÉMAG - NOVEMBRE 2020 9