Page 10 - Bergerac-Duras Mag Connexion n° 17
P. 10
tionale des Appellations d’Origine Contrô- lée (CNAOC) a alerté les parlementaires, le 22 octobre dernier, sur les vignobles fami- liaux mis en péril par la fiscalité.
Dans un contexte budgétaire tendu, les représentants des vignobles d’AOC craignent que les engagements pris par le gouvernement début 2024 ne soient pas tenus. Ils appellent les parlementaires à dépasser leurs clivages et à soutenir un alignement avec le pacte Dutreil, quel que soit l’âge du repreneur et sans plafond ; et la garantie que cet abattement ne sera pas remis en cause lors d’une nouvelle transmission familiale pendant la durée de conservation des biens.
à Bordeaux, - 5 % en Charente, - 3 % en Champagne, - 14 % en Bourgogne, et - 20 % en Alsace depuis 2010 (recense- ment agricole 2020). « Nous souhaitons une fiscalité mieux adaptée aux réalités des exploitations viticoles familiales : encourager la transmission des exploita- tions au profit des JA, c’est oublier que la très grande majorité d’entre nous hérite de l’exploitation familiale après 40 ans », déclare Jérôme Bauer, président de la CNAOC.
« Le modèle viticole familial, qui constitue l’épine dorsale de la viticulture française, est menacé. La transmission des terres agricoles ne bénéficie pas des mêmes
Le plan stratégique de la filière vitivinicole présenté à la ministre de l’Agriculture
Les organisations de la filière vitivini- cole ont été reçues par Annie Gene- vard, ministre de l’Agriculture, le 2 octobre
dernier. Elles lui ont présenté la situation de crise profonde du secteur vitivinicole et le plan stratégique de la filière, actions conjoncturelles et structurelles qui sont nécessaires pour accompagner une re- lance. Elles ont rappelé à la Ministre, en préambule, le poids économique, sociétal et d’impact de la filière sur les territoires.
L’enjeu collectif aujourd’hui est la survie d’une filière, contributrice nette à la ba- lance commerciale française d’une part et à sa dimension culturelle, d’autre part. Le plan de filière a été présenté à la Ministre autour de quatre grands thèmes :
• La réduction du potentiel notamment par l’arrachage ;
• L’innovation, aussi bien des produits que celle des pratiques agricoles en réaf- firmant le principe « Pas d’interdiction sans solution » ;
• La relance de la consommation et le soutien à l’exportation. Il a été rappelé que ce travail commencé il y a 18 mois, asso- cie l’ensemble des organisations de la fi- lière dans une stratégie partagée.;
• Les enjeux de la politique de santé publique ont également été abordés, en rappelant qu’elle doit cibler les consom- mations excessives.
La ministre Annie Genevard a salué le travail réalisé dans la filière vin et la cohé- rence des propositions qui lui sont faites. Elle a noté en particulier le caractère struc- turel de ces propositions qui s’inscrivent dans le moyen et long terme, et la volon- té de la filière de trouver des solutions constructives pour l’avenir.
Le moral reste néanmoins au plus bas dans les vignobles. Les Jeunes agricul- teurs de Gironde se sont mobilisés, les 23 et 24 octobre derniers, pour réclamer au gouvernement « d’agir immédiatement et de manière tangible ». Les JA et la FNSEA ont également appelé à la mobilisation à la mi-novembre, dans la perspective de la signature de l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, qui permettrait l’importation de denrées produites avec des intrants interdits en Europe.
Actualité
Pour une fiscalité adaptée à la transmission
dAes exploitations viticoles
ux côtés du Syndicat des Vignerons Le temps presse : la France perd des de Champagne, la Confédération Na- vignerons d’année en année avec - 17 %
conditions d’exonération que d’autres secteurs, alors que nos vignes sont bel et bien notre outil de production. Résultat ? Nous sommes obligés de vendre au lieu de transmettre pour payer la succession », soulignent les présidents des fédérations régionales de Bordeaux (Jean-Marie Garde), de Bourgogne (Thiébault Huber) et de Champagne (Maxime Toubart).
« Nous lançons un appel à nos res- ponsables politiques : ils doivent prendre conscience de l’urgence de la situation et honorer les promesses faites pour une fiscalité mieux adaptée aux réalités des exploitations viticoles. Autrement, nous allons voir disparaître des générations de vignerons familiaux », conclut le président Jérôme Bauer.
CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - NOVEMBRE-DÉCEMBRE 2024 10