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Approcher le marché indien : conseils pratiques et opportunités
L’Inde est-il un futur grand marché du vin ? Peut-être. Force est de constater que la planète vin convoite ce « pays continent ». Prowine India se déroule à Bombay les 25 et 26 novembre prochains. Vinexpo India pose
ses valises du 7 au 9 décembre à New Delhi, en partenariat avec SIAL India, dans le plus grand centre des congrès du pays. Avec la volonté de « premiumiser » l’offre vins et spiritueux. Cependant, l’Inde demande à être appréhendée dans sa complexité.
Bharat (le nom de l’Inde en hindi, l’une des langues constitutionnelles du pays avec l’anglais) est en effet plus
connu pour ses innombrables variétés de thé, que pour son vin... dont le marché pèse tout de même 140 millions d’euros, en croissance constante depuis des an- nées. Il existe une industrie vinicole locale fort méconnue hors du pays, qui fournit 75 % de la consommation.
Les 25 % restants sont du vin importé depuis une dizaine de pays producteurs... ou ré-exportateurs (voir graphique), parmi lequel la France se place en 3e position pour la valeur exportée, mais en première position pour le prix au litre (si on exclut Singapour, qui ne fait que réexporter des bouteilles très haut de gamme) !
Un marché peu mature en pleine croissance
et prometteur
L’Inde est pourtant, depuis 2023, le pays le plus peuplé du monde devant la Chine, dont la population vieillissante ne devrait plus cesser de décroître pendant plusieurs décennies.
À l’inverse, l’Inde est un pays jeune, mais extrêmement différent de ses voisins
Le marché indien du vin en est à ses balbutiements. Malgré les barrières à l’entrée, les grands salons comme Vinexpo misent sur ce marché en pleine évolution.
CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - NOVEMBRE 2023 14
Économie
d’Extrême-Orient (Chine, Japon, Corée, Taïwan...). Bharat se compose d’une mul- titude de peuples parlant diverses langues (voir ci-dessous), et diverses religions. En- viron 20 % de la population indienne est musulmane, héritage de la période mo- ghole pendant laquelle l’Inde a été sous la domination de sultans qui ont prohibé la consommation d’alcool. Citons de même les 1 % de bouddhistes, sikhs et jaïns, car ces trois religions interdisent aussi toute boisson alcoolisée.
Ainsi, 485 millions d’Indiens sont de po- tentiels consommateurs d’alcool, bien que ce potentiel soit encore très inexploité. Les spiritueux, principalement le whisky, sont très populaires. Ils représentent la moitié
(51 %) des volumes d’alcool consommés dans le pays, suivi par la bière (46 %)... et le vin, avec 3 % du volume.
La consommation annuelle de vin par personne est de 10 centilitres, car seule- ment 1 % des Indiens consomment du vin, et 13 % de l’alcool en général. Ce taux, qui peut sembler très faible, s’explique par à la fois par des facteurs de prix, mais surtout par des normes et usages culturels.
La consommation d’alcool est en- core mal vue pour les femmes et seules celles de la classe supérieure citadine en consomment. Quant aux hommes, la consommation d’alcool a été historique- ment très faible, à la fois pour des raisons culturelles et religieuses.
Quelle langue pour communiquer en Inde ?
L’anglais et l’hindi sont les deux langues officielles de l’union indienne. Cependant, l’anglais est de facto la langue vernacu- laire utilisée non seulement pour le com- merce extérieur, mais aussi intérieur !
On parle en Inde 22 langues régionales, plus une multitude d’autres langues lo- cales. Certaines langues ont des parentés locales, et d’autres pas du tout.
Aussi, à moins de ne vouloir commer- cer qu’avec un État indien en particulier (Delhi, où on parle hindi), l’anglais est suffisant pour commercer dans l’Inde en- tière. De même qu’un Indien souhaitant faire des affaires en Europe aura plus de facilité à ne parler qu’en anglais plutôt que d’apprendre séparément le français, l’alle- mand, l’italien et l’espagnol !
Crédit Photo : Vinexposium