Page 29 - Bergerac-Duras Mag Connexion n° 04

FICHE TECHNIQUE N°2
LES OUTILS D’AIDE À LA DÉCISION
3. LES LIMITES DES OAD
Même si les OAD sont des soutiens précieux dans la prise de décision, il ne doivent pas être suivis aveuglément. Il faut garder en tête certains points de vigilance.
Vigilance sur les données météorologiques
Les données météorologiques servent de base à toute la modélisation puisque la vigne et les maladies se développent en fonction des conditions météorologiques. Elles doivent donc être prises avec prudence : les données passées peuvent être erronées ce qui va fausser les prédictions des risques.
Quelques vérifications s’imposent donc sur les données météorologiques issues de stations virtuelles ou physique.
La sensibilité de la parcelle
Les contaminations sont conditionnées par la réceptivité de la vigne. Cette sensibilité fluctue en fonction de nombreux paramètres qu’il faut préciser et mettre à jour dans l’OAD pour des prédictions au plus juste :
• Le cépage conditionnant la sensibilité naturelle,
• La sensibilité intrinsèque de la parcelle d’après la connaissance de l’historique de chaque pathogène,
• Le stade phénologique devant être absolument calé au moment du débourrement puis être surveillé et corrigé tout au long de la saison,
• L’état sanitaire observé régulièrement.
4. BONNES PRATIQUES D’UTILISATION DES OAD
Afin d’optimiser l’utilisation de vos OAD, il faut garder en tête quelques bonnes pratiques.
STATION PHYSIQUE
STATION VIRTUELLE
Contrôler la station au moins une fois par an en début de saison
Placer un pluviomètre sur l’exploitation
Vérifier régulièrement que le pluviomètre de la station n’est pas bouché
Rectifier régulièrement l’OAD en cas d’écart de précipitations
Placer un pluviomètre dans une parcelle éloignée de la station ou dans des couloirs d’orage
AVANT LA SAISON PHYTO
PENDANT LA SAISON PHYTO
Prendre le temps de bien prendre en main l’OAD
Corriger la date de débourrement dans le modèle
Noter les heures de mise à jour de l’OAD pour être sûr de la validité des informations
Corriger régulièrement le stade phénologique et la pluviométrie, en cas d’écarts avec les observations
Entrer toutes les données concernant la parcelle (cépage, sensibilité intrinsèque, point GPS...)
Noter les traitements phytosanitaires réalisés
Bien étalonner la station météo
Quoi qu’il arrive les OAD ne peuvent pas se substituer à l’expertise et l’expérience du viticulteur et/ou du conseiller viticole. Ils apportent au mieux, un complément d’information et d’interprétation sur l’évolution immédiate du risque épidémique qui permet de conforter la prise de décision, notamment pour l’adaptation des doses de traitement.
Rédaction : Séverine Dupin et Camille. Errecart (Chambre d’agriculture de la Gironde), Sabrina Pernet (Château Palmer), Caroline Pretêt (Innovathlon), Stéphane Becquet (Vignerons Bio Nouvelle Aquitaine), Laurent Charlier (CIVB), Alexandre Davy (IFV), François Delmotte (Inrae), Marc Raynal (IFV, UMT Seven), Philippe Reulet (DRAAF), Xavier Burgun (IFV).
Sources : https://bordeauxconnect.fr/modelisation-des-maladies-2023
https://www.vinopole.com/fiches-pratiques/agro-ecologie/diminution-des-intrants/choisir-et-bien-utiliser-un-outil-daide-a-la-decision/ https://oadex-viti.vignevin-epicure.com/
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