Page 16 - GESI n°97 // Février 2023
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16 // LES OBJETS CONNECTÉS
                     LES OBJETS CONNECTÉS
AfriConnect
Bilan d’un consortium franco-maroco-sénégalais sur l’internet des objets
Fabrice Aubépart (Département GEII de Marseille) fabrice.aubepart@univ-amu.fr
  Présentation d’« AfriConnect »
Pendant un peu plus de deux ans, le département GEII de l’IUT d’Aix Marseille, le département informatique de l’Ecole Supérieure de Technologie (EST) de l’Université Hassan 2 à Casablanca au Maroc et le département génie électrique de l’Ecole Supérieure Polytechnique (ESP) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar au Sénégal, ont formé un consortium franco-africain sur l’Internet des Objets (IdO), nommé « AfriConnect ».
Ce consortium a été créé grâce au programme d’« Appui au Développement de l’Enseignement Supérieur Français en Afrique » (ADESFA)1, financé jusque fin mai 2022 par le Ministère de l’Europe et des Affaires Etrangères Français (MEAE).
Le consortium « AfriConnect » s’est construit et développé à partir de plusieurs constats :
(i) L’internet des objets est un domaine désormais mature et utilisé dans de nombreux secteurs industriels ou sociétaux : On parle ainsi d’une 4ème révolution industrielle avec les « usines 4.0 », de « villes intelligentes », de « e-santé », « d’agriculture connectée », etc. Cela offre de nouvelles perspectives de recherche pour nos laboratoires et de nouveaux projets transdisciplinaires touchant les métiers des technologies directement impliquées dans la conception de l’IdO (électronique, informatique, télécommunications, mesures, etc.), mais aussi tous ceux dans lesquels il sera déployé (agriculture, agroalimentaire, biologie, santé, bâtiment, industrie, énergie, etc.).
(ii) Ce domaine est en très forte croissance avec 30 milliards d’objets connectés prévus d’ici 20302, aux espoirs économiques à plusieurs milliers de milliards de dollars, mais reste concentré principalement sur 3 zones géographiques : la Chine, l’Amérique du nord et l’Europe de l’ouest. Le continent africain et plus particulièrement les pays subsahariens restent peu impliqués dans ce développement, malgré le déploiement de la 4G et désormais de la 5G, en zones urbaines, indiquant que l’Afrique a déjà la technologie et le haut débit pour utiliser certaines caractéristiques de l’IdO.
(iii)Les composants électroniques et les algorithmes informatiques nécessaires à la conception d’une application connectée sont désormais faciles d’accès et peu onéreux. Aujourd’hui, pas besoin d’être ingénieur confirmé pour pouvoir étudier, fabriquer, déployer et réparer un système à base d’IdO. Un niveau de technicien supérieur (BAC+2) ou d’assistant ingénieur (BAC+3) peut suffire.
Mais, les briques de base « logicielles » ou « matérielles » ne suffisent pas pour créer les futurs professionnels ou entrepreneurs. Il est nécessaire de construire des « compétences » clairement structurées et adaptées pour chaque public ou applications ciblées : i) un renfort en électronique devra être apporté à des étudiants en informatique et inversement, ii) les notions en cybersécurité seront indispensables pour éviter tout détournement des données, iii) la maitrise d’une chaine de transmission de données et de contrôle d’un système connecté nécessitent une vision pluridisciplinaire, etc.
En parallèle, les besoins en formations professionnelles, les initiatives entrepreneuriales et le soutien aux entreprises dans le domaine du numérique sont désormais devenus une priorité dans plusieurs pays d’Afrique. Tout comme en France, le Maroc3 et le Sénégal4 ont compris l’importance de cette nouvelle révolution technologique et soutiennent le développement du numérique sur leur territoire. Le projet « AfriConnect » a modestement contribué à cet appui technique et de renforcement de capacité entre les pays partenaires.
Plusieurs actions ont ainsi été définies :
- Identification et réalisations de formations pour les formateurs,
les universitaires et les professionnels ;
- Développement de projets étudiants ;
- Promotion de l’Internet des Objets ;
- Acquisition d’un premier équipement pour « IdO-Lab » et
plateformes d’expérimentation.
  GESI // 42e ANNÉE













































































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