Page 17 - Talence CitéMag - Mars 2021
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PATRIMOINE
Pyramide de l’ENSAP Bordeaux : une architecture remarquable réhabilitée
L’École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux porte un ambitieux projet immobilier qui consiste à redonner à son site un renouveau exemplaire et durable. La réhabilitation complète de la Pyramide en est l’opération emblématique.
En 1973, la construction d’une école sur le Domaine de Raba est confiée à l’architecte Claude Ferret (1907-1993) qui s’inscrit dans la double filiation du mouvement moderne et du fonctionnalisme.
Le long d'un bâtiment principal à usage de salles de cours, de médiathèque et de bureaux, l’architecte greffe un espace de rencontre, un amphithéâtre et cinq ateliers répartis en éventail. Une galerie couverte relie les différents pôles de vie. Placée au cœur de l’école s'élève une grande Pyramide. À l’origine, celle-ci est un lieu solennel et fermé, utilisé pour les réceptions, les soutenances des étudiants et les remises de diplôme. C’est un lieu peu éclairé et majestueux.
L’école bénéficie de plusieurs aménagements et agrandissements, en 1991 et en 1995. En 1996, la requalification de la Pyramide, réalisée par l’Atelier provisoire, la transforme en véritable lieu de rencontres, disposant d’une cuisine de restauration, d’une cafétéria et d’un espace d’exposition. Le lieu rencontre un grand succès auprès des étudiants qui se l’approprient et en font un espace de convivialité.
RÉHABILITATION DE LA PYRAMIDE DANS LE CADRE D’UNE OPÉRATION D’INTÉRÊT MÉTROPOLITAIN Totalement investie dans le projet de réhabilitation globale à l’étude depuis trois ans, la directrice Camille Zvenigorodsky s'attelle à répondre aux besoins de l’école, comme aux obligations d'exemplarité dans la gestion d'un site architectural d'exception, la Direction Régionale des Affaires Culturelles ayant labellisé l'ensemble en 2020 au titre de l'Architecture contemporaine remarquable.
À ce jour, le projet s’inscrit dans un mouvement global de réhabilitation et de dynamisation porté par plusieurs raisons : proximité d’autres grandes écoles, site proche du campus universitaire, transport en site propre et dimension verdoyante avec la proximité du bois de Thouars. Avec la crise sanitaire, l’école par son architecture à plan éclaté a révélé un nouvel atout dans sa capacité à permettre un accueil protecteur des publics qui se croisent essentiellement à l'extérieur. La Région et la Métropole sont sensibles au maintien de l'école sur son site talençais et à celui des problématiques liées à la rénovation. Enfin, l’exemplarité de l’école, reconnue au niveau national par
©Claude Ferret
le ministère de la culture, justifie d’en faire évoluer les fonctionnalités et d’apporter des nouvelles technologies à ce bâtiment datant de 1970. Des besoins nouveaux se sont révélés que la Pyramide centrale est propice à développer.
Les travaux prévus dans le cadre du plan de relance de l’économie s’échelonneront entre 2021 et 2023. Avec le bâtiment principal et l’amphithéâtre, la Pyramide bénéficiera de ce chantier de rénovation, pour un montant de 2,5 M d’€.
École nationale supérieure d’architecture et de paysage de Bordeaux
740 cours de la Libération, Talence www.bordeaux.archi.fr
L’ÉCOLE EN QUELQUES CHIFFRES :
• 1100 étudiants
• 132 enseignants
• 53 personnels administratifs,
techniques et scientifiques
• Superficie du site 41 442 m2
• Superficie des bâtiments 10 292 m2
Aller à Plume-la-Poule
Ce mois-ci, retrouvons la rubrique sur l’origine des noms d’édifices ou lieux talençais connus, avec un éclairage sur le nom Plume-la-Poule situé dans le quartier Peydavant.
Plume-la-Poule était une auberge située au carrefour du quartier Pey d’Avant. On venait y danser, même depuis la rive droite, selon la chanson « Per anar a Plume-la-Poule » (Pour aller à Plume-la- Poule.) Cet établissement, qui n’existe plus sous ce nom, a en revanche légué le sien au quartier. Plume-la-Poule ressemblait donc à ces guinguettes d’autrefois. On y servait à boire et à manger, on y dansait aux accents du cuivre.
Le nom rabelaisien dont est baptisé le quartier de Peydavant vient de l’enseigne de l’auberge installée entre le milieu et la fin du XIXe siècle. Le patron justifiait l’à-propos de son enseigne en faisant des
hécatombes de volailles en l’honneur de ses clients.
Non seulement les Bordelais de la rive gauche, mais encore ceux de la rive droite se rendaient à Plume-la-Poule. En s’en retournant le soir, ils chantaient en cœur une chanson en patois où ils plaisantaient la patronne et se moquaient des plats qu’elle servait aux couples assis sous les tonnelles.
Cette chanson figure dans l’Histoire de Talence par Maurice Ferrus, publiée en 1926. Le texte est en gascon bordelais.
patrimoine@talence.fr
Per ana à Plume-la-Poule
Faut s’escrasa par y ana.
Lous souliers ne sount que des groules Lou de se, per se retira
L’hôtesse es maü couyade *
N’a jamais re de boun
Que dans oeus et de la salade
Et dau méchant jamboun.
Refrain :
Acos lou pount, lou pount, lou pount Que fau passa la ribeyre,
Acos lou pount, lou pount, lou pount, N’y a re de si mignoun que lou pount.
* sens de « mal coiffée, pas élégante ».
TALENCE CITÉMAG - MARS 2021 17