Page 9 - Bergerac-Duras Mag Connexion n° 12
P. 9

 Actualité
Pour Stéphanie Piot, Déléguée générale adjointe Vin & Société : « Le vin « aliment » a disparu au profit du vin « plaisir ». 6 moteurs sociétaux sont à l’origine de la mutation de notre système alimentaire, expliquant les changements de notre rapport au vin :
1- une urbanisation et transformation économique de la société ;
2- une mutation des familles avec une réduction de leurs tailles et une augmentation des familles monoparentales ;
3- une féminisation de la société : du monde du travail aux représentations culturelles ;
4- un nouveau rapport au temps avec l’accélération des rythmes sociaux entraînant une simplification des repas et une progression du snacking ;
5- une sensibilité croissante à la santé et au bien-être, la santé étant devenue la 1ère préoccupation des français et ;
6- de nouveaux rapports naissants à la nature et la naturalité, 24% se considèrent flexitariens et 2,2% végétariens, majoritairement des femmes. »
La population qui consomme du vin vieillit avec une chute marquée de la pénétration du vin auprès des 18-24 ans entre 2019 et 2023. En effet, la génération Z ou génération Tiktok (concerne les jeunes nés entre 1996 et 2010) ne représentant que 6% des consommateurs (10% en 2019).
 Perçu comme la boisson de leurs pa- rents, voire de leurs grands-parents, le vin semble éloigné de cette génération. Il arrive de plus en plus tardivement dans leur vie. D’après l’enquête menée par Vin et Socié- té, ils ne consomment du vin qu’occasion- nellement, voire exceptionnellement pour une partie d’entre eux et n’envisagent pas de voir leur consommation évoluer au cours de leur vie.
Selon la déléguée générale adjointe Vin & Société : « Pour les jeunes nés dans une génération très attentive à sa santé, la so- briété devient de plus en plus tendance en partie sous l’influence des réseaux sociaux. On assiste à un changement de statut so- cial de l’alcool, lequel n’est plus systéma- tiquement perçu comme une dimension incontournable de la fête aux yeux des nou- velles générations. Le vin se heurte à des barrières symboliques : boire du vin, c’est faire partie d’un club élitiste. Son univers est perçu comme compliqué, voire sacré, diffici- lement accessible. D’où la nécessité de dia-
Source : Wine Intelligence, Vinitrac ® France, avril 2023
loguer avec eux en adoptant de nouveaux codes de communication :
1- rajeunir les visages de ceux qui incarnent le vin en mettant en avant de jeunes vignerons et notamment des femmes ;
2- un besoin de simplicité et d’accessibilité avec des étiquettes devant apporter une infor- mation simple et directe sur le goût du vin et des conseils sur les accords mets-vins avec les plats du quotidien ;
3- un packaging entre réassurance et in- novation , ils souhaitent des étiquettes « plus fun » et des bouteilles plus petites, adaptées à la consommation d’une ou deux personnes et moins onéreuses ;
4- Ecolos mais pas trop : Les jeunes ont un a priori positif concernant l’impact du vin sur l’environnement. Ils sont favorables au vin bio, sans pesticides, en phase avec leurs valeurs, mais n’en n’ont « jamais bu » ou expriment de faibles intentions d’achat, notamment en rai- son du prix. Un vin moins alcoolisé suscite leur intérêt. »
L’enquête de Vin et Société met éga- lement en évidence une cible importante
 9 CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - FÉVRIER 2024
















































































   7   8   9   10   11