Page 7 - Bergerac-Duras Mag Connexion n° 02
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quelques unes des grandes règles qui régissent la biodynamie. De la bouse de corne pour accélérer la vigueur à la silice de corne pour épaissir les tissus des plantes... rien de magique, que de la technique. Les micro-organismes (encore eux !) sont appelés en renfort pour dégrader le compost ainsi introduit dans le sol pour une dégradation lente pour améliorer la structure du sol. « Il devient grumeleux, absorbe mieux l’eau, la retient par capillarité ». Intérêt maximal en période de sécheresse.
Aucun antagonisme entre le fait de chercher à préserver la faune et la flore dans le vignoble et des objectifs de production. Véritable fil rouge de la journée, l’équilibre préservation/ production se vérifie chez ceux qui ont converti leur vignoble et changé de pratiques. Parce qu’ils améliorent la biodiversité et travaillent la qualité de leurs sols en préservant les êtres vivants qu’il contient, ils sont récompensés en retour par une production plus saine, disent-ils. Pas tout de suite certes, mais assez vite pour ne plus vouloir faire machine arrière.
> Nelly Fray
TÉMOIGNAGES
Guillaume Barou, président de la cave coopérative de Monbazillac
« Je favorise les connexions »
Sur mon exploitation bio à Monbazillac, je lutte contre l’eudémis par la confusion sexuelle. En même temps, j’étudie la piste complémentaire de la réintroduction des chauves-souris. J’ai rejoint un projet collectif pour lutter naturellement contre l’Eudémis. Le programme BatViti-Batman,
mené par la Chambre d’agriculture de Dordogne sur 5 ans, est aussi pédagogique. Des élèves d’un collège ont fabriqué des nichoirs à chauves-souris pour développer les habitats dans les vignes. En fait, ce sont surtout des indices de passage. En plus, il faut créer des corridors, planter des haies et 2 kilomètres sont en cours de plantation. Je pense que nous, les vignerons, nous devons favoriser les connexions, avec des mairies par exemple pour les inciter à laisser les chauves-souris s’installer dans des vieux bâtiments, églises, petit patrimoine, pour le bien commun.
Nous aurons plusieurs profils de vins, ce qui est intéressant. Un temps, on a pu craindre pour les liquoreux. Les pluies de septembre ont bien facilité les choses et nous aurons certainement un excellent résultat sur ce type de vins. Je pense que nous avons un millésime 2022 très satisfaisant, mais pas sur le plan des volumes hélas.
Benoît Vinet, vigneron du domaine Émile Grelier, Lapouyade
« Je mise sur l’agroforesterie »
Les haies et les arbres intra- parcellaires sont indispensables, ce sont les piliers de la biodiversité et
de véritables relais pour les chauves- souris et les oiseaux en général. Sur mon domaine de 17 ha dans le nord- Libournais, je vais toujours plus loin dans la préservation des espèces. J’ai cessé de tondre, toutes mes parcelles sont enherbées. Sur l’exploitation, nous avons créé divers types de mares, de plein soleil, de mi-ombre, forestière pour que plusieurs variétés de batraciens s’y installent. Je laisse aussi des tas de branchage pour les hérissons et les serpents. J’aime qu’il y ait de la vie dans mon vignoble, en plus cela lui est franchement favorable, tout est complémentaire et interagit.
Le vignoble de Bergerac et Duras
EN CHIFFRES
11 500 ha de vignes
750vignerons et 3 000familles qui vivent du vignoble
30 % du vignoble en bio ou en conversion à l’AB
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CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - MARS 2023