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- D’un point de vue de résilience des éco- systèmes, la diversité du couvert (nom- breuses espèces observées) permet la conservation de certaines espèces patri- moniales et constitue des habitats pour la faune. Les insectes pollinisateurs peuvent trouver des ressources selon le potentiel mellifère des espèces.
Pour en savoir plus, le Petit précis de viticulture (2023 - tome II - Éditions France Agricole) accompagne techniquement les viticulteurs dans la gestion de leurs cou- verts végétaux. En effet, l’itinéraire tech- nique doit être adapté à chaque millésime et selon le contexte de l’exploitation viti- cole.
Adapter sa stratégie en fonction du terrain
Pour gagner la guerre du couvert, il faut savoir adapter sa stratégie aux variations du champ de bataille. Les aléas climatiques de 2022 ne feront que s’intensifier dans les an- nées à venir. S’il n’est pas possible d’antici- per avec exactitude la climatologie en début de millésime, la flore n’en reste pas moins un bon indicateur de l’état de la parcelle.
Véritable reflet du contexte pédocli- matique, certaines espèces dites spécia- listes sont inféodées à un type de milieu et rendent compte des conditions dans lesquelles elles se développent : sol sec ou humide, pH acide ou basique, richesse en matière organique, etc. On parle d’espèces bio-indicatrices (Figure 4).
Les conditions climatiques jouent sur la sélection des espèces mais également sur la vitesse de développement du cou- vert. Ainsi, durant une année sèche, le nombre de tontes peut être facilement ré- duit à un ou deux passages dans l’année. Ce changement de pratique peut entraîner une adaptation des cortèges floristiques sur le long terme.
Une stratégie offensive sélectionne des espèces résistantes
La viticulture est un système agricole régulièrement perturbé par l’activité hu- maine. Les espèces floristiques présentes dans ce milieu sont adaptées à survivre face à ces nombreuses perturbations. Le
taux d’espèces rares ou nuisibles ne sera pas le même en fonction des stratégies de gestion du couvert mises en place sur la parcelle.
- Un couvert ancien avec des tontes fré- quentes et rases sélectionne des espèces vivaces (ex : Agrostis stolonifère). Ces espèces puisent des ressources impor- tantes dans le sol et sont pour la plupart concurrentielles.
- Un travail du sol mécanique fréquent et le désherbage chimique favorisent des espèces annuelles à cycle court.
- Les herbicides peuvent perdre en effi- cacité et certaines espèces développent des résistances (ex : Érigéron du Canada, Géranium disséqué). Il est par la suite compliqué de se débarrasser de ces es- pèces problématiques.
Ces stratégies de gestion des couverts sélectionnent une flore concurrentielle envers la vigne notamment pour les res- sources hydrominérales. Des pratiques plus extensives sont nécessaires pour ré- tablir un équilibre, et enrichir le couvert en espèces moins contraignantes (Figure 5).
Technique
Figure 4 : Les espèces floristiques sont sélectionnées par le type de sol sur lequel elles se développent.
35 CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - MARS 2023