Page 3 - Talence CitéMag - Été 2020

« TC » : Certes, mais vous avez tout de même une opposition face à vous. Comment envisagez-vous vos rapports avec elle ?
ES : Comme ils l’ont été depuis deux ans. Je serai un maire pleinement à l’écoute, y compris de mon opposition et dès le début de ce mandat. J’espère que nous pourrons instaurer le dialogue le plus constructif qui soit.
Après tout, c’est un peu une tradition à
Talence. N’oubliez pas que s’il y a parfois
bien sûr des points d’achoppement, une
large majorité des décisions au conseil
municipal ont été prises à l’unanimité.
J’attends de l’opposition qu’elle soit à
l’image de la majorité, constructive mais
aussi respectueuse, pour le bien de tous.
Talence ne doit pas être un creuset de
polémiques et d’oppositions stériles.
Surtout face aux défis d’environnement,
de démocratie participative, de la plus grande politique d’investissements jamais projetée, qui se présentent à nous. Les querelles strictement politiciennes n’ont rien à voir avec ça.
« TC » Il s’est écoulé pour les raisons sanitaires que l’on connaît deux mois et demi entre cette élection et votre prise effective de fonction. Ce temps-là a dû nécessairement vous faire réfléchir à ce rôle de maire et peut-être en changer la conception que vous en aviez ?
En changer, fondamentalement non, puisque les grands axes de mon programme sont plus que jamais « confortés » par cette terrible crise, sanitaire d’abord, aujourd’hui économique, que nous traversons. Nous ne nous en sortirons pas sans revenir aux questions essentielles de solidarité, de transition écologique et de proximité de tous et avec tous.
«TC»:Mêmesiàl’heureoùnousvous interrogeons, nous en ignorons encore la composition, comment pensez-vous que Talence doit s’insérer dans la future assemblée de Bordeaux Métropole ?
ES : Là aussi, je crois sincèrement que nous sommes à la croisée des chemins. D’abord parce que c’est sans doute la dernière fois que les conseillers seront élus au suffrage indirect. Ensuite, et surtout, parce que les enjeux essentiels que sont la circulation, les mobilités douces, les trottoirs sont définis par les maires, mais restent de compétence métropolitaine.
La Métropole se doit donc de devenir une instance d’opération. Dans ce contexte, Talence ne doit pas être qu’une pièce du puzzle métropolitain, mais faire entendre une voix forte et collaborative à la fois. Dire à nos concitoyens qu’il faudra encore attendre dix ou quinze ans pour que soient
résolus ces problèmes majeurs n’est pas acceptable.
Ces dernières années ont été consacrées à la construction administrative de cette collectivité territoriale. Nous devons maintenant passer au temps de l’action tout en respectant la nécessaire « sobriété » des finances publiques. C’est juste une question de choix à faire.
« TC » : En conclusion, pensez-vous que cette élection puisse vous amener à être un maire différent de celui que vous étiez jusque-là ?
Absolument pas. Après tout, pardonnez cette évidence, mais si les Talençais avaient voulu un maire différent, ils en auraient choisi un autre. Je veux avant tout rester accessible, rester à leur écoute comme je le suis depuis le début, en multipliant les occasions d’échanger avec chacune et chacun. Ceci dit, je me suis engagé sur un projet, un programme d’actions autour d’une équipe massivement renouvelée.
Il sera réalisé, en tenant compte bien entendu des enseignements de la crise sanitaire. J’en reprends l’engagement ici-même. Nous renforcerons ce caractère de proximité entre nous qui est un peu notre ADN, notamment autour des nécessaires solidarités, de notre qualité de vie et du soutien à tous ceux qui ont choisi notre ville pour vivre mais aussi travailler.
C’est ce que j’appelle « l’art de vivre à la talençaise ».
INTERVIEW
En ce sens, je n’oublierai jamais le dévouement de tous les agents de la Ville et du CCAS. Dès la première heure et tout au long de ces longues semaines, ils n’ont à aucun moment hésité s’impliquer pour maintenir la qualité du service public et, au-delà, d’une politique d’humanité, tout simplement.
En tant qu’élus, cela nous oblige encore plus, et moi le premier, à être conscients de notre mission première de service public. Je peux vous garantir qu’en ce sens, à Talence, toutes les leçons en seront tirées.
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