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 Actualité
Élections européennes
« La France doit apprendre à travailler
de concert avec ses homologues européens »
 Si en France, le scrutin a été largement favorable à la liste Rassemblement national (31,37%), en Europe, les résultats montrent un Parlement un peu plus à droite qu’en 2019, mais sans que les équilibres soient chamboulés. En revanche,
la France perd de l’influence
au sein du Parlement, et des recompositions de certains groupes politiques se dessinent du fait des eurodéputés non affiliés. Conséquence ? La France doit apprendre à travailler avec les organisations viticoles des autres États membres. L’enjeu majeur pour la viticulture AOC sera de faire entendre sa voix dans ce nouveau contexte politique.
Les trois grandes forces de coalition res- teront inchangées en Europe : la droite conservatrice (PPE/LR) reste le premier
groupe de l’hémicycle, avec 189 élus (+ 13 par rapport à 2019). Les sociaux-démo- crates (S&D/PS), avec 136 sièges (- 3) sont toujours en second position. Néanmoins,
les libéraux et centristes (Renew/REN) avec 74 sièges (- 28) perdent du terrain mais de- meurent un groupe pivot avec lequel il fau- dra vraisemblablement composer.
Les groupes de droite nationaliste ou souverainiste d’Identité et Démocratie (ID/RN) et des Conservateurs et Réfor- mistes européens (CRE/Reconquête) progressent, avec respectivement 58 et 83 sièges et remontent seulement en 3e position des forces représentées car les progressions de sièges sont concentrées sur la France, l’Italie et les Pays-Bas. La recomposition de l’extrême droite eu- ropéenne sera l’un des enjeux majeurs de l’après-élections européennes. Enfin, les Verts (Greens) perdent du terrain et conservent seulement 51 députés (- 20) et l’extrême gauche (Left), elle, gagne 2 élus avec 36 sièges.
La France et l’agriculture perdent du terrain
au Parlement
Les 90 nouveaux députés non affiliés sont un vrai sujet d’incertitude, car leur ral- liement à l’un ou l’autre des groupes poli- tiques européens peut encore modifier les équilibres de coalition. Les divisions crois- santes entre les délégations nationales au sein des groupes – à l’instar de la dé- légation française – pourront néanmoins entraîner des majorités différentes sur
Le Parlement européen 2024-2029
chaque question politique, ce qui entraîne- ra une grande incertitude lorsqu’il s’agira d’anticiper les votes.
Il faut également noter que l’issue du scrutin français fragilise sa position au Parlement. L’influence des députés fran- çais au sein des grands groupes majori- taires se réduit, à l’image du PPE (conser- vateurs), où l’Hexagone n’envoie plus que 6 élus sur 189 ou Renew avec 13 sièges sur 74. La France et nous-mêmes, vigne- rons d’appellation d’origine, allons devoir apprendre à travailler avec les organisa- tions viticoles des autres États membres et notamment l’Allemagne qui sera la pre- mière délégation au sein du PPE (30 élus).
Parmi les 81 eurodéputés français élus, on compte peu de profils d’agriculteurs. Seules Valérie Deloge (RN), éleveuse d’ovins et conseillère régionale de Saône- et-Loire, et Céline Imart (LR), exploitante céréalière du Tarn et ancienne porte-pa- role de l’organisation Intercéréales, sont issues de la profession.
Dessiner la gouvernance de la mandature
Les tractations commencent au sein des groupes politiques pour se répartir les postes clés (top jobs, président, vice-pré- sidents, coordinateurs...). Les députés se sont exprimés, courant juin, sur leurs pré- férences pour le choix des commissions
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Résultats provisoires. Source : europa.eu https://results.elections.europa.eu/fr/












































































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