Page 3 - Bergerac-Duras Mag Connexion n° 04

Éditorial
Eric CHADOURNE
Président de l’IVBD et de la FVBD
Chaque printemps la même histoire, la même tension, les mêmes doutes.
Le gel, la grêle, la pression sanitaire sur le vignoble, la perspective d’un été canicu- laire et sec. Les métiers de l’agriculture sont fortement remis en question par le dérèglement climatique et ses consé- quences multiples. Dont acte !
Faut-il pour autant baisser les bras ? Non, mille fois non.
Individuellement et collectivement nous organisons la lutte : protection contre la grêle avec l’aide du département, tours antigel avec l’aide de la région, assurance récolte avec l’aide de l’État et de l’Union Européenne et toutes les initiatives indivi- duelles d’adaptation de nos vignobles (taille, conduite, encépagement, agrofo- resterie...).
Toutes ces mesures de protection restent fragiles et souvent insuffisantes lors des grandes crises climatiques (2013, 2017, 2021...). La perte du produit reste la sanction majeure. Pas de produit pas de commerce, pas de commerce pas de revenus. Il est donc plus que jamais nécessaire de gérer par compensation. Les belles années doivent être optimi- sées. La notion de rendement est aujourd’hui très différente de celle qui a construit la politique des AOC depuis près
d’un siècle. L’INAO s’ouvre aujourd’hui à de nouvelles solutions pour s’adapter aux changements climatiques.
Le volume complémentaire individuel (VCI), le déplafonnement du rendement butoir, sont des outils utiles que nous devons convoquer dès que la nature nous le permet tout en gardant un objectif qua- litatif exigeant. Ces outils de gestion de la production doivent aussi être complétés par les mesures interprofessionnelles de gestion du marché et en premier chef, les réserves. De nombreuses expérimenta- tions ont été réalisées, y compris sur notre territoire, qui pourront nous inspirer dès le mois de juillet quand nous propose- rons nos conditions de production annuelles.
Ces solutions existent depuis long- temps dans les vignobles les plus perfor- mants de France...un hasard ? Évidemment non. Mais ces solutions exigent une vraie relation interprofessionnelle et la prise en compte du financement des réserves. Nous y travaillons au niveau national pour un meilleur cadre de la loi et au niveau local entre les deux familles de l’interpro- fession.
La résilience de la viticulture passe par l’organisation collective au service des entreprises individuelles.
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3 CONNEXION - VINS DE BERGERAC ET DURAS - MAI 2023