Page 21 - Talence CitéMag - Décembre 2020

PATRIMOINE
La chapelle de la Sainte Famille, l’histoire d’une construction solidaire
Cette chapelle emblématique du quartier sud de Talence a été construite après-guerre, il y a plus de 50 ans. Au-delà de son architecture atypique, c’est aussi l’aventure de sa construction qui dénote.
Son histoire débute dans les années cinquante, une période de reconstruction après la guerre. Le quartier de Thouars n’était alors qu’une campagne, les rues des chemins (elles en ont parfois conservé l’intitulé) et le quartier très peu habité. Aucune église ne le desservait et la plus proche, Notre-Dame, était peu accessible pour ses habitants.
Dès 1946, une chapelle provisoire fût donc installée chemin de Thouars : la chapelle de la Sainte Famille. C’était alors une simple baraque en bois d’origine militaire. Très vite, cela ne suffit plus à accueillir les paroissiens des quartiers Mauchamp et Mégret qui s’étoffaient de nouveaux lotissements. En 1953, le Père Nicolas Matt eut l’idée de lancer un projet de construction associant les habitants du quartier. Il a été le rassembleur d’une communauté de bâtisseurs qui a construit la chapelle pierre après pierre. En suivant la messe dominicale et pendant leurs jours de repos, les hommes se munissaient de leurs pelles, pioches et truelles pour
avancer le chantier. Les femmes, elles, fournissaient le casse-croûte. Et le prêtre orchestrait le tout avec panache dans son bleu de travail ! L’achat du matériel a été intégralement financé par la générosité des volontaires, les kermesses et autres tombolas (dont une mémorable avec pour gros lot une maison construite là encore par la communauté).
Et lorsqu’il fallut faire intervenir des entreprises, c’est toujours la caisse alimentée par les paroissiens qui permit de régler les factures.En 1959, la chapelle actuelle de la rue Charles Gounod fut inaugurée après six ans de travaux.
La beauté de cette chapelle est donc double : architecturalement avec son toit arrondi pensé par l’architecte Henri Bressagnet et symboliquement car elle est l’emblème de la formidable entraide qui l’a vue naître.
Aujourd’hui, dans la continuité de cet esprit participatif, ce sont les habitants du quartier qui la nettoient et la fleurissent et les animateurs de la catéchèse et de l’aumônerie qui ont eux-mêmes orchestré la rénovation des salles de réunion attenantes.
10 Rue Charles Gounod- 05 56 80 39 30
Joseph Pérez n’est plus
Né en 1931 dans une petite commune de l’Ariège, Joseph Pérez nous a quittés en octobre dernier.
Avec lui, ancien élève puis enseignant à l’ENS de Saint-Cloud, agrégé d’espagnol, ancien directeur de la Casa de Velázquez et professeur émérite de civilisation de l’Espagne à l’université Bordeaux III dont il fut également le Président, notre région perd l’un des plus éminents Universitaires et spécialistes de l’histoire espagnole hispano- américaine. Récompensé par deux fois par l’Académie Française, récipiendaire du prix Prince des Asturies qui lui fut
remis par le Roi d’Espagne en personne,
il parcourut sans cesse le monde de colloques en colloques pour y dispenser son savoir.
Beaucoup, parmi les plus grands historiens hispanistes actuels, reconnaissent sans peine lui devoir beaucoup. Outre son savoir, sons sens aigu de la pédagogie était particulièrement apprécié de tous.
Ce Talençais de cœur créa à la demande du Maire d’alors, Gérard Castagnéra, le Comité de Jumelage avec la mairie
d'Alcalá de Henares. Ce dernier connaissait les fortes relations de Joseph Pérez avec le monde culturel et universitaire espagnol. Les échanges qui en sont nés s’avérèrent (et demeurent) particulièrement fructueux et son souvenir accompagnera le comité dans toutes ses actions futures.
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