Page 3 - Talence CitéMag n°09 - décembre 2019
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   Il est vrai toutefois que les grandes organisations internationales comme l’OTAN, l’ONU ou l’Union Européenne, si décriées et parfois justement, ne parviennent pas à se sortir de leur gangue technocratique et oublient trop l’aspect politique des choses. Même si récemment le débat né lors des élections européennes et l’importante mobilisation des électeurs dans nombre de pays de l’Union, dont la France, me permet de nourrir quelque espoir... Un espoir qui est vif aussi lorsque je vois, au Maghreb ou à Hong- Kong, par exemple, la capacité préservée à s'indigner et s'élever pour un sursaut démocratique.
C’est aussi la jeunesse mondiale qui s'est mobilisée dans la lutte pour le climat. Je suis heureux de voir qu’elle est aujourd’hui rejointe par à peu près tout le monde; en tout cas, toutes les générations.
« TCM » : Vous n’avez pas évoqué le cas du Brexit qui ébranle ou pourrait ébranler au-delà de la Grande-Bretagne, toute l’Europe, est-ce volontaire ?
ES : Non, vous avez raison, mais c’est aussi un autre symbole de cette montée des populismes. Ce qui me frappe, c’est la façon dont les choses ont été présentées aux électeurs britanniques. Comme si c’était une opportunité de se défaire de ses chaînes. Je comprends qu’ils en aient saisi l’occasion. Seulement, ceci est une véritable duperie, qui fractionne de façon pérenne un pays tout entier, aujourd’hui incompréhensible à quiconque et dont les solutions ne sont qu’à très courte vue. En ce sens, j’insiste, le populisme est toujours et d’abord un simplisme.
vraie politique d’aménagement du territoire. Nous ne nous en sortirons pas sans proximité et, en ce sens, les communes ont un rôle essentiel à jouer. Il ne faut pas baisser les bras, ne jamais renoncer au dialogue.
« TCM » : y a-t-il d’autres évènements, plus « spécifiques » qui vous aient marqué ?
ES : Oui, bien sûr. Deux me viennent spontanément en mémoire. D’abord l’effondrement de la flèche de Notre-Dame lors du dramatique incendie du 15 avril dernier. Au-delà des images , alors qu’aujourd’hui par le biais notamment des chaînes d’information en continu où une image chasse l’autre, il faut rester ensemble dans cette émotion qui a été très au-delà des seuls amoureux du patrimoine et touche à notre histoire-même, à la Nation toute entière.
Ensuite, la mort de Jacques Chirac, le 26 septembre. J’ai eu 18 ans en 1995, année de sa première élection. C’était un véritable Homme d’Etat, amoureux viscéral des gens et de la France. Je n’oublierai pas le discours du Vel d’Hiv et la reconnaissance de la responsabilité de l'Etat français, celui de Johannesburg (« Notre maison brûle... ») ou sa décision de ne pas intervenir lors de la deuxième guerre d’Irak, dont il avait pressenti les désordres qu’elle allait entraîner.
« TCM » : Et Talence alors, comment avez-vous vécu cette année ?
ES : La première chose dont je voudrais parler, qui me frappe et me choque, c’est de la montée des incivilités. Toutes ces petites incivilités du quotidien qui gâchent la vie des gens. Il n'est pas acceptable de ramasser chaque jour plus de 500 kg de déchets illégaux... Il n'est pas acceptable que la tranquillité publique soit mise à mal par une poignée d'individus. Il faut se reparler, ne pas renoncer à l’idée de vivre ensemble à la talençaise, par la prévention, mais aussi par la sanction. Je serai en première ligne, déterminé et sans concession.
Après, et de manière plus positive, je voudrais évoquer l’émergence d’un nouvel usage du centre ville, notamment grâce aux Halles, de nouvelles formes de convivialités, y compris dans les quartiers. Prenons pour exemple, la formidable réussite des repas de rues auxquels je suis toujours très heureux de participer et d'échanger librement avec chacun(e), sans filtre.
Enfin, comment ne pas évoquer mon bonheur d’avoir pu installer un vrai Conseil Municipal des Enfants ou l’obtention récente de la « troisième fleur » qui vient consacrer les efforts de tous, de tous les Talençais(es), en matière de protection et d’embellissement de notre environnement.
Autant de manifestations concrètes de notre engagement quotidien, dont nous rendons compte chaque jour aux Talençais(e)s.
Emmanuel Sallaberry
Maire de Talence
 « TCM » : Même si l’on parle aujourd’hui volontiers du monde comme d’un « village global », nous imaginons que la situation strictement française ne vous aura pas échappé... ES : Bien évidemment... D’ailleurs, je ne goûte guère cette idée de « village global ». Cette année française aura été pour moi d’abord celle du dialogue, à l’aune du « Grand débat » qui y a été mené. Les français ont démontré leur volonté, après l’épisode des « gilets jaunes » de parler ensemble, d’échanger.
En fait cette crise des gilets jaunes, les malaises parfaitement justifiés dont elle est née, a pour moi prouvé qu’il était l’heure d’un véritable nouvel acte de décentralisation, de reprendre une
TALENCE CITÉMAG #09 3
















































































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